Le rapport « La culture de prévention en santé : des questions fondamentales » a été présenté par le Pr Dreux devant l’Académie nationale de médecine le 15 octobre dernier. Il propose dix recommandations pour développer la prévention en France.

« Il n’y a pas en France de véritable politique de prévention. Ce constat, argumenté par de nombreux rapports d’organismes officiels, a conduit l’Académie nationale de Médecine à créer un groupe de travail pluridisciplinaire chargé d’étudier la situation actuelle et de proposer des mesures pour y remédier » déclare le Pr Dreux, membre des Académies nationales de médecine et de pharmacie et Président du Cespharm.

Les auteurs du rapport rappellent que le développement d’une culture de prévention implique de mettre en place des programmes d’actions à tous les âges de la vie, pour créer et maintenir un capital santé. Face à l’étendue du sujet, les auteurs ciblent les enjeux principaux de la prévention en santé : humanistes, sanitaires, sociaux, économiques. Ils abordent des questions plus spécifiques sur la place de la famille et de l’école, sur l’apport des technologies de l’information et de la communication en santé et sur la médecine prédictive. Ils soulignent l’importance d’une prévention fondée sur les preuves.

En conclusion du rapport, dix recommandations prioritaires sont proposées, notamment : la création d’une gouvernance interministérielle des actions de prévention et l’attribution de crédits d’Etat dédiés ; l’étude du rapport coût/efficacité des actions de prévention ; le renforcement de l’information objective du public et des campagnes de prévention ainsi que des actions ciblées sur les populations en état de précarité ; la mise en place d’un parcours de prévention comportant des consultations gratuites ; un renforcement de la médecine scolaire et l’initiation de l’éducation à la santé dès l’école primaire…

Les auteurs appellent l’ensemble des professionnels de santé associés aux acteurs psychosociaux à un engagement fort, nécessaire pour développer une véritable culture de prévention en santé en France.

En France métropolitaine, la semaine dernière, l’incidence des cas de varicelle vus en consultation de médecine générale a été estimée à 18 cas pour 100 000 habitants.
Huit foyers d’activité régionale ont été notés, forte en Nord-Pas-de-Calais (53 cas pour 100 000 habitants), Limousin (44), Poitou-Charentes (39) et Picardie (37), et modéré en Ile-de-France (26), Champagne-Ardenne (25), Bretagne (25) et Pays-de-la-Loire (24).
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L’ANSM lance une campagne pour alerter patients et professionnels de santé sur les risques d’erreurs liées à l’utilisation des dispositifs d’administration des solutions buvables de médicaments. Une affichette est mise à la disposition des pharmaciens pour sensibiliser le public.

De nombreux risques d’erreurs ou erreurs médicamenteuses en lien avec des dispositifs d’administration des solutions buvables – pipette, gobelet, compte-goutte ou cuillère-mesure – ont été signalés à l’ANSM. Ces erreurs, qui peuvent être à l’origine d’effets indésirables graves, touchent majoritairement les nourrissons et les enfants âgés de 2 à 11 ans. Elles sont principalement dues à l’administration d’un médicament avec le dispositif d’un autre médicament, à une incompréhension des modalités d’utilisation du dispositif fourni voire de la posologie prescrite ou liées au dispositif lui-même (manque de lisibilité, double graduation…).

Dans ce contexte, l’ANSM lance une campagne d’information et de sensibilisation destinée aux patients et à leurs proches. Une affichette rappelle que chaque dispositif d’administration est spécifique d’un médicament donné et propose des règles simples pour limiter le risque d’erreur :
– toujours conserver le dispositif d’administration avec le médicament correspondant pour éviter toute confusion,
– en cas de doute, demander conseil à un professionnel de santé,
– toujours lire la notice d’information avant utilisation.

Les pharmaciens ont un rôle essentiel de promotion du bon usage de ces médicaments, en s’assurant notamment de la bonne compréhension de la posologie et du mode d’administration et en montrant, si possible, le dispositif d’administration aux patients. Ils doivent également s’assurer que le médicament qu’ils délivrent est le plus adapté et privilégier, lorsqu’il existe, le conditionnement adapté à la population ciblée.

Rappelons que tout effet indésirable grave ou inattendu doit être déclaré par les professionnels de santé aux centres régionaux de pharmacovigilance (CRPV). Les patients et les associations agréées de patients peuvent également signaler tout effet indésirable au CRPV dont ils dépendent.