Maladies respiratoires, cardiaques ou neuropsychiatriques, grand âge ou prise de certains médicaments sont des facteurs de risques d’hypothermie ou d’aggravation de pathologies lors d’épisodes de grand froid. Un point sur le sujet pour vous aider à repérer et sensibiliser les personnes à risque.

 

A l’instar des fortes chaleurs, les épisodes de grand froid peuvent avoir des conséquences notables sur la santé des personnes fragilisées.

Il convient en effet d’être particulièrement vigilant vis-à-vis des personnes âgées, des jeunes enfants et des sujets souffrant de maladies cardiaques, respiratoires (asthme compris) ou neuropsychiatriques.

Par ailleurs, la prise de certains traitements nécessite une attention accrue en période de basses températures, avec différents cas de figure :

  • Médicaments susceptibles d’induire ou d’aggraver une hypothermie : neuroleptiques, barbituriques, benzodiazépines et apparentés, certains antihypertenseurs, vasodilatateurs (y compris les dérivés nitrés).
  • Médicament dont la pharmacocinétique peut être affectée par la vasoconstriction : molécules à marges thérapeutiques étroites, médicaments présentés sous forme de patchs (notamment dérivés nitrés et fentanyl) ou administrés par voie sous-cutanée.
  • Médicaments pouvant indirectement aggraver les effets du froid : sédatifs, benzodiazépines et apparentés qui agissent sur la vigilance.

Les basses températures doivent également être prises en compte pour la conservation de certains médicaments.

 

Les patients diabétiques doivent en outre être alertés de l’impact du froid sur les résultats de leurs contrôles glycémiques et sur la conservation de leur matériel (bandelettes, électrodes, solution de contrôle et lecteur de glycémie).

 

Enfin pour tous, quel que soit l’état de santé, une vague de grand froid nécessite de limiter les efforts physiques, de ne pas surchauffer les logements et d’en assurer une bonne ventilation afin d’éviter les risques d’intoxications au monoxyde de carbone. Par précaution, il convient d’éviter de sortir les bébés et les jeunes enfants, même bien couverts, et de signaler au 115 les personnes sans abri ou en difficulté.

Surveillance clinique : en France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 398 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [362 ; 434]), soit 259 000 nouveaux cas, au-dessus du seuil épidémique (178 cas pour 100 000 habitants) [1]. Durant ces 3 premières semaines d’épidémies de grippe, 578 000 personnes auraient consulté un médecin généraliste pour ce motif.
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Auvergne-Rhône-Alpes (783 cas pour 100 000 habitants, IC 95% [664 ; 902]), Bourgogne-Franche-Comté (629, IC 95% [436 ; 822]) et Provence-Alpes-Côte d’Azur (571, IC 95% [381 ; 761]). La quasi totalité des régions présente un taux d’incidence supérieur au seuil épidémique national.
Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l’âge médian était de 41 ans (4 mois à 96 ans); les hommes représentaient 44% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation a été estimé à 0,6% (IC 95% [0,0 ; 1,3]).
Surveillance virologique: depuis la semaine 2016s40, date de début de la surveillance, 1284 prélèvements ont été réalisés par les médecins Sentinelles (844 par les médecins généralistes et 440 par les pédiatres libéraux).
Parmi les 1278 prélèvements testés depuis le début de la surveillance, 525 (41,1%) étaient positifs pour au moins un virus grippal. La majorité des virus grippaux détectés était de sous-type A(H3N2) (492/525 cas, soit 93,7%).
La semaine dernière, 126 prélèvements ont été réalisés et testés. Parmi eux, 79 (62,7%) étaient positifs pour au moins un virus grippal. Le taux de positivité était en légère diminution cette semaine. Le virus grippal A(H3N2) reste le virus grippal principalement détecté :
–     1  (0,1%) virus de type A(H1N1)pdm09,
– 492 (38,5%) virus de type A(H3N2),
–   30 (2,3%) virus de type A non sous-typés,
–     2  (0,2%) virus de type B lignage Victoria,
–     0  (0,0%) virus de type B lignage Yamagata,
–     1  (0,1%) virus de type B lignage non déterminé.
Une seule co-infections de virus grippaux A et B a été observée.
Les trois autres virus respiratoires recherchés dans les prélèvements réalisés par les médecins Sentinelles sont : le virus respiratoire syncytial (VRS), le Rhinovirus (HRV) et le Metapneumovirus (hMPV). Depuis le début de la surveillance, le HRV a circulé majoritairement, avec 186 (14,5%) prélèvements positifs. La semaine dernière, on peut noter une diminution de l’activité du HRV et du VRS.
Les prélèvements ont été analysés par le CNR des virus influenzae (Centre coordonnateur Institut Pasteur Paris, Centre associé Hospices civils de Lyon) et par le laboratoire de virologie de l’Université de Corse.
Prévision : selon le modèle de prévision reposant sur les données historiques [2] et sur les délivrances de médicaments (partenariat IMS-Health) [3], l’incidence des syndromes grippaux devrait continuer d’augmenter la semaine prochaine  et rester au-dessus du seuil épidémique.
Plus d’information sur les méthodes statistiques utilisées

[1] Costagliola D, et al. A routine tool for detection and assessment of epidemics of influenza-like syndromes in France. Am J Public Health. 1991;81(1):97-9.
[2] Viboud C, et al. Prediction of the spread of influenza epidemics by the method of analogues. Am J Epidemiol. 2003 Nov 15;158(10):996-1006.
[3] Vergu E, et al. Medication sales and syndromic surveillance, France. Emerg Infect Dis. 2006. 12(3):416-21.

Surveillance clinique : en France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimé à 251 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [221 ; 281]), soit 163 000 nouveaux cas, au-dessus du seuil épidémique (197 cas pour 100 000 habitants) [1]. Durant ces 7 premières semaines d’épidémies de gastroentérites, 952 000 personnes auraient consulté un médecin généraliste pour ce motif.
Au niveau régional, les taux d’incidences les plus élevés ont été notés en : Hauts-de-France (419 cas pour 100 000 habitants, IC 95% [252 ; 586]), Occitanie (408, IC 95% [212 ; 604]) et Bretagne (305, IC 95% [163 ; 447]).
Concernant les cas rapportés, l’âge médian des cas était de 30 ans (de 5 mois à 93 ans). Les hommes représentaient 45% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : aucune hospitalisation pour diarrhée aiguë n’a été rapportée.
Prévision : selon le modèle de prévision reposant sur les données historiques [2], le niveau d’activité des diarrhées aiguës pourrait diminuer légèrement et rester proche du seuil épidémique dans les prochaines semaines.
Plus d’information sur les méthodes statistiques utilisées

[1] Costagliola D, et al. A routine tool for detection and assessment of epidemics of influenza-like syndromes in France. Am J Public Health. 1991;81(1):97-9.
[2] Viboud C, et al. Prediction of the spread of influenza epidemics by the method of analogues. Am J Epidemiol. 2003 Nov 15;158(10):996-1006
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En France métropolitaine, la semaine dernière, le taux d’incidence des cas de varicelle vus en consultation de médecine générale a été estimé à 13 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [6 ; 20]).
Trois foyers régionaux ont été observés, d’activité forte en Hauts-de-France (40 cas pour 100 000 habitants, IC 95% [0 ; 91]) et modérée en Centre-Val de Loire (38, IC 95% [0 ; 82]) et Auvergne-Rhône-Alpes (30, IC 95% [5 ; 55]).