Surveillance clinique : en France métropolitaine, la semaine dernière (2017s04), le taux d’incidence des cas de syndromes grippaux vus en consultation de médecine générale a été estimé à 429 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [400 ; 458]), soit 280 000 nouveaux cas, au-dessus du seuil épidémique (175 cas pour 100 000 habitants) [1]. Durant ces 7 premières semaines d’épidémie de grippe, 1 603 000 personnes auraient consulté un médecin généraliste pour ce motif. L’activité grippale semble cependant en diminution chez les 0-4 ans.
Au niveau régional, les taux d’incidence les plus élevés ont été observés en : Provence-Alpes-Côte d’Azur (649 cas pour 100 000 habitants, IC 95% [482 ; 816]), Pays de la Loire (620, IC 95% [393 ; 847]) et Occitanie (555, IC 95% [439 ; 671]). La totalité des régions présente un taux d’incidence supérieur au seuil épidémique national. Toutefois la décrue épidémique semble déjà engagée en Ile-de-France et dans les régions du quart sud-est de la France métropolitaine (Auvergne-Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Corse)
Concernant les cas rapportés, la semaine dernière, l’âge médian était de 28 ans (2 mois à 93 ans); les hommes représentaient 46% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation a été estimé à 0,5% (IC 95% [0,0 ; 1,0]). Depuis le début de l’épidémie, chez les 65 ans et plus, le taux de demande d’hospitalisation suite à une consultation en médecine générale pour syndrome grippal reste élevé, légèrement supérieur à 3%.
Surveillance virologique: depuis la semaine 2016s40, date de début de la surveillance, 2301 prélèvements ont été réalisés par les médecins Sentinelles (1609 par les médecins généralistes et 692 par les pédiatres libéraux). 
Parmi les 2299 prélèvements testés depuis le début de la surveillance, 1147 (49,9%) étaient positifs pour au moins un virus grippal. La majorité des virus grippaux détectés était de sous-type A(H3N2) (1109 / 1147 cas, soit 96,7%).
La semaine dernière, 200 prélèvements ont été testés. Parmi eux, 122 (61,0%) étaient positifs pour au moins un virus grippal. Le taux de positivité est en diminution cette semaine dans la population consultant en médecine générale. Le virus grippal A(H3N2) reste le virus grippal principalement détecté :
–       4   (0,2%) virus de type A(H1N1)pdm09,
– 1109 (48,2%) virus de type A(H3N2),
–     32   (1,4%) virus de type A non sous-typés,
–       2   (0,1%) virus de type B lignage Victoria,
–       0   (0,0%) virus de type B lignage Yamagata,
–       1   (0,0%) virus de type B lignage non déterminé.
En tout une seule co-infection de virus grippaux A et B a été observée.
Les trois autres virus respiratoires testés sont : le virus respiratoire syncytial (VRS), le Rhinovirus (HRV) et le Metapneumovirus (hMPV). Depuis le début de la surveillance, le HRV et le VRS ont circulé majoritairement, avec 230 (10,0%) et 222 (9,7%) prélèvements positifs. La semaine dernière, on peut noter une forte diminution de l’activité du HRV et du VRS.
Les prélèvements ont été analysés par le CNR des virus influenzae (Centre coordonnateur Institut Pasteur Paris, Centre associé Hospices civils de Lyon) et par le laboratoire de virologie de l’Université de Corse.
Prévision : devant le caractère inhabituel de la dynamique de l’épidémie de grippe cette saison (avec l’existence d’un plateau autour de 400 cas pour 100 000 habitants depuis quatre semaines), les modèles de prévision utilisés, reposant sur les données historiques [2] et sur les délivrances de médicaments (partenariat IMS-Health) [3], ont du mal à prédire son évolution avec suffisamment de précision. Toutefois, le pic de l’épidémie vient sans doute d’être dépassé ou est proche, et l’incidence devrait commencer à diminuer.
Efficacité vaccinale [4]: les premières estimations à partir des données fournies par les médecins Sentinelles suggèrent une bonne efficacité du vaccin antigrippal cette année chez les personnes à risque de complication en France métropolitaine. Des données chiffrées plus précises dans les prochaines semaines permettront de le confirmer.
Plus d’information sur les méthodes statistiques utilisées

[1] Costagliola D, et al. A routine tool for detection and assessment of epidemics of influenza-like syndromes in France. Am J Public Health. 1991;81(1):97-9.
[2] Viboud C, et al. Prediction of the spread of influenza epidemics by the method of analogues. Am J Epidemiol. 2003 Nov 15;158(10):996-1006.
[3] Vergu E, et al. Medication sales and syndromic surveillance, France. Emerg Infect Dis. 2006. 12(3):416-21.
[4] Falchi A, et al. Field seasonal influenza vaccine effectiveness: Evaluation of the screening method using different sources of data during the 2010/2011 French influenza season. Hum Vaccin Immunother. 2013. 9(11):2453-9.

Surveillance clinique : en France métropolitaine, la semaine dernière (2017s04), le taux d’incidence des cas de diarrhée aiguë vus en consultation de médecine générale a été estimé à 190 cas pour 100 000 habitants (IC 95% [171 ; 209]), soit 124 000 nouveaux cas, en dessous du seuil épidémique (194 cas pour 100 000 habitants) [1]. Il faudra attendre une deuxième semaine consécutive en dessous du seuil pour confirmer la fin de l’épidémie de gastroentérite.
Au niveau régional, les taux d’incidences les plus élevés ont été notés en : Provence-Alpes-Côte d’Azur (236 cas pour 100 000 habitants, IC 95% [148 ; 324]), Bretagne (209, IC 95% [123 ; 295]) et Pays de la Loire (208, IC 95% [86 ; 330]).
Concernant les cas rapportés, l’âge médian des cas était de 25 ans (de 1 mois à 93 ans). Les hommes représentaient 52% des cas. Les tableaux cliniques rapportés par les médecins Sentinelles ne présentaient pas de signe particulier de gravité : le pourcentage d’hospitalisation a été estimé à 0,4% (IC 95% [0,0 ; 1,0]).
Prévision : le niveau d’activité des diarrhées aiguës pourrait diminuer durant les prochaines semaines tout en restant proche du seuil épidémique.
Plus d’information sur les méthodes statistiques utilisées

[1] Costagliola D, et al. A routine tool for detection and assessment of epidemics of influenza-like syndromes in France. Am J Public Health. 1991;81(1):97-9.
[2] Viboud C, et al. Prediction of the spread of influenza epidemics by the method of analogues. Am J Epidemiol. 2003 Nov 15;158(10):996-1006
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