Le fait
Le dépistage organisé du cancer du col de l’utérus fait l’objet d’un nouveau cahier des charges publié au Journal officiel du 15 août 2020 . Il se substitue à l’arrêté du 4 mai 2018 qui ne recommandait en première ligne qu’une cytologie cervico-utérine chez toutes les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans.
Ce qu’il faut retenir
● Le dépistage organisé de ce cancer intègre désormais la recherche de papillomavirus humains à haut risque (par l’examen de biologie médicale « test » HPV-HR).
● Ce texte différencie les profils de femmes pour qui le dépistage est recommandé ou non.
● Sa mise en œuvre opérationnelle est confiée aux Centres régionaux de coordination des dépistages des cancers (CRCDC*).
● Les laboratoires de biologie médicale et les cabinets d'anatomo-cytopathologie, dans lesquels le test HPV-HR est analysé, devront être accrédités ou en démarche d'accréditation auprès du Comité français d'accréditation (Cofrac) pour les examens faisant appel à des techniques de biologie moléculaire.
En pratique
POPULATION CIBLE
● Le dépistage concerne toutes les femmes asymptomatiques de 25 à 65 ans inclus (y compris les femmes enceintes, ménopausées et vaccinées contre les infections HPV).
● Entre 25 et 30 ans, le dépistage est basé sur un examen cytologique : deux examens à un an d’intervalle, puis à trois ans si le résultat des deux premiers est normal.
● Entre 30 et 65 ans, réalisation en première ligne d’un test HPV-HR (auto-prélèvement vaginal possible) :
- trois ans après un examen cytologique normal ;
- dès 30 ans en l’absence d’examen cytologique antérieur.
En cas de résultat négatif, le délai entre deux dépistages par test HPV-HR est de cinq ans.
● Les femmes présentant un risque majoré de cancer du col de l’utérus sont incluses dans la population cible et nécessitent un suivi particulier :
- femmes immunodéprimées (infection VIH, traitement immunosuppresseur, greffées ou ayant une immunodépression naturelle) ;
- femmes exposées in utero au diéthylstilbestrol.
● Le dépistage n’est pas recommandé en cas de suspicion d’un cancer du col de l’utérus : un examen immédiat à visée diagnostique est nécessaire.
PRÉLÈVEMENT
● Il est recommandé de conserver les prélèvements cervico-utérins en milieu liquide.
● En lien avec l'Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM), le centre national de référence des HPV publie une liste à jour des milieux liquides validés pour la recherche d'HPV-HR et des trousses compatibles pour la virologie et la cytologie.
● Le professionnel effectuant le prélèvement s'engage à fournir au CRCDC :
- les renseignements administratifs et cliniques complets ;
- l'information relative à la non-opposition de la femme à la transmission et au traitement des données du prélèvement et des données de suivi.
COMMUNICATION DES RÉSULTATS
● Les résultats de l'examen sont transmis au professionnel de santé assurant le suivi gynécologique de la patiente ou, à défaut, son médecin traitant, ainsi qu'au CRCDC et à la patiente dans les conditions suivantes :
- les résultats normaux sont communiqués directement à la patiente ;
- dans le cas de résultats anormaux ou ininterprétables, cette dernière est invitée à consulter son médecin ou sa sage-femme.
Un outil pour informer les femmes concernées
Le Cespharm met à disposition un dépliant d'information intégrant les nouvelles modalités pratiques du dépistage organisé du cancer du col utérin. Ce dépliant, élaboré par l'INCa à destination des femmes âgées de 25 à 65 ans, est accessible uniquement en téléchargement.
* Le rôle des CRCDC est multiple : information des professionnels de santé, élaboration d’outils pour la pratique, évaluation des besoins des territoires, identification de populations spécifiques, campagnes d’information du public.