En cette période d’épidémie de Covid-19, le stress, la difficulté à supporter le reconfinement et la crainte du manque peuvent conduire les usagers d’opioïdes à des conduites à risque et à des consommations mal contrôlées. Qu’il s’agisse d’une utilisation médicamenteuse ou de substances illicites, l’administration de naloxone et la mise en œuvre de gestes de premiers secours permettent de prévenir les surdoses mortelles aux opioïdes.

Dans ce contexte sanitaire, la Fédération Addiction et ses partenaires* lancent une campagne de sensibilisation des professionnels de santé et du public à l’utilisation de la naloxone.

Les pharmaciens sont l’un des premiers contacts avec les personnes potentiellement à risque et leur entourage. Ils ont un rôle essentiel à jouer dans le repérage et la promotion de l’accès à la naloxone.

Aussi, l’Ordre national des pharmaciens a souhaité s’associer à la Fédération Addiction pour faire parvenir une affiche illustrant quatre contextes d’usage de la naloxone prête à l’emploi dans toutes les pharmacies d’officine, mutualistes, sociétés de secours minières ainsi que dans les pharmacies à usage intérieur d’outre-mer et de métropole.

Une spécialité de naloxone "prête à l’emploi"

Suite à l’arrêt de commercialisation de Nalscue® (forme nasale) fin 2020, Prenoxad® (forme injectable IM) est actuellement la seule spécialité de naloxone "prête à l’emploi" en France, indiquée dans le traitement d’urgence des surdosages aux opioïdes, connus ou suspectés, se manifestant par une dépression respiratoire et dans l’attente des secours.

Elle est disponible en officine via les grossistes-répartiteurs, en établissement de santé et structure médico-sociale.

Médicament de prescription médicale facultative, son administration par un tiers, non professionnel de santé, est validée par l’AMM et avis de la HAS.

Les personnes cibles

Les personnes potentiellement à risque sont notamment :

  • les usagers avec des antécédents récents de surdose,
  • les patients sous TSO (en particulier sous méthadone en initiation ou dans le mois suivant l’arrêt du traitement),
  • les patients traités par des médicaments opioïdes antalgiques (en particulier lors de l’initiation, en cas de mésusage ou de dépendance),
  • les usagers d’opioïdes pour des effets psychoactifs ou en auto-substitution (pour soulager une opio-dépendance).

Toute personne à risque devrait se voir délivrer ou prescrire un kit de naloxone et recevoir dans le même temps les informations clés sur la conduite à tenir en cas de suspicion de surdose aux opioïdes. 

Toute prescription de TSO, en particulier en initiation, chez des usagers ne faisant pas partie de la patientèle, doit s’accompagner d’une remise d’un kit de naloxone ou d’une prescription.

Toute prescription d’antalgiques opioïdes doit faire l’objet d’une évaluation par le prescripteur du risque de mésusage et de surdose pour le patient et s’accompagner d’une information sur la naloxone et le cas échéant d’une prescription.

Des ressources pour (s’) informer et communiquer

Pour vous aider à sensibiliser les personnes à risque et leur entourage, le Cespharm met à votre disposition plusieurs outils élaborés par le ministère chargé de la Santé :

Pour en savoir plus : le site https://naloxone.fr, plateforme inter-associative destinée aux professionnels, aux usagers et à leurs proches, comprend des formations en ligne et d’autres outils en matière de prévention des surdoses aux opioïdes.

*AFVD, Aides, APSEP, ASUD, le Collectif des Communautés thérapeutiques, le Collège de Médecine Générale, ELSA France, Fédération Addiction, OFMA, Psychoactif, RESPADD, SAFE, SFETD, SFSPO

Laisser un commentaire